CHALIVOY-MILON

Eglise Saint-Sylvain

Saint sylvain apparaît comme le patron primitif de la paroisse. L'église ne prit le vocable actuel de Saint-Eloi qu'au début du XVIIIeme siècle.
L'ensemble de la construction peut être situé au tout début XIIeme.
Elle se compose d'une abside en hémicycle précédée d'une partie droite, d'un chœur plus élevé voûté en berceau et d'une nef plus haute encore, couverte d'une voûte de bois. 
Au sud, le clocher s'élève entre la nef et le chœur. Le chevet était divisé en cinq panneaux verticaux par des colonnes engagées. Trois ont été remplacées par de massifs contreforts. La seule colonne restante a son chapiteau orné d'animaux allongés (loutres ou sirènes?) dévorant un feuillage. Le registre inférieur des panneaux est occupé par une arcature aveugle portée sur des colonnettes à fûts tournés, et aux cintres longés d'un larmier. Au-dessus les trois hautes baies de l'abside. au niveau supérieur, autre arcature aveugle surmontée d'une corniche formée d'arquettes  portées sur des corbeaux variés.
Les flancs du chœur, divisés en deux travées par un mince contrefort, sont richement décorés. Chaque travée contient une fenêtre placée en retrait et accostées de deux colonnes supportant la voussure extérieure. Leurs chapiteaux sont à feuilles plates. 
A la partie supérieure règne une arcature aveugle sur colonnettes, surmontée d'une corniche soutenue par de riches modillons : têtes, entrelacs en hélice, copeaux, figure accroupie et vue de dos (deuxième à gauche), deux personnages s'embrassant (à droite).


Corniche sud du chœur
 

Le clocher est porté, singularité de ce monument par un pilier relativement étroit, élargi au niveau des corniches par des encorbellements aux angles. Sa construction date de la fin XIIeme, début XIIIeme. Les quatre faces de l'étage supérieur sont percées de baies géminées, placées en retrait d'un arc de décharge porté par des colonnes à chapiteaux 
de crochets. Le toit, une pyramide de pierres, dont chaque face présente un mince fronton percé de petites baies doubles, est plus récent.
L'intérieur de l'abside est composé de cinq arcades, les deux extrêmes étant aveugles, 
les trois autres contenant les fenêtres accostées de colonnettes. L'arête des cintres est torique, l'arcade centrale est ornée de palmettes, une sur chaque claveau. Les colonnes portant ces arcades ont le fut cannelé ou torse. Les chapiteaux sont foliés ou garnis d'animaux. 
 
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Chapiteaux à l'abside                                  Chapiteau du chœur
 
Le chœur est limité par deux baies portées sur des colonnes engagées devant des dosserets, l'un des 
chapiteaux représentant les vendanges (voir ci-dessus), est proche de celui sculpté à Saint-Pierre-les-Etieux.
 

Le clocher est porté par une arcade ogivale élevée retombant d'une part sur un pilier planté dans la nef et d'autre part sur un encorbellement placé au-dessus d'un pilier du chœur (voir ci-contre).
 
 
 
 
 
 
 
 

 

 
L'église est également remarquable par ses fresques découvertes en 1868. L'intérieur de cet édifice était à l'origine entièrement décoré de peintures. Récemment restaurées, on peut  admirer aujourd'hui le tracé vigoureux et les teintes bien qu'assourdies des fresques couvrant le chœur et l'abside. Sur le cul-de-four, le Christ juge est entouré des vieillards de l'apocalypse. Au mur Sud de l'abside: le lavement des pieds, le baiser de Judas, la cène, au mur Nord: la crucifixion, la déposition de la croix, la mise au tombeau.
Sur l'arc d'entrée de l'abside on trouve les travaux des mois.
Les scènes de l'enfance du Christ peintes entre les fenêtres du chœur ne sont plus guère visibles. Au registre supérieur du mur Nord, on reconnaît la Résurrection de Lazare,
 l'Entrée à Jérusalem. Sur la voûte, au centre d'une grande croix de médaillons où figurent les martyrs 
de l'église, l'Agneau cantonné par douze prophètes ou les apôtres.
Aux embrasements des baies:
à gauche quatre saints romains, 
à droite quatre saints archevêques de Bourges. Au mur Nord: la Nativité, l'Annonciation aux bergers, le rêve de saint Joseph, la fuite en Égypte, Hérode et le massacre de innocents. Sur le mur Sud on peut distinguer  le Christ chassant les marchands du temple (épisode rare), le paiement de Judas, ses remords, son suicide, Le Christ devant Caïphe, la flagellation, 
le Christ devant Pilate.
Ces peintures, ainsi que les fresques originelles de Charly pourraient être l'œuvre d'un seul atelier actif entre 1130 et 1150.
 

Cul-de-four de l'abside
 

Le lavement des pieds
 

Le baiser de Judas